Nigel Fletcher, pouvez-vous nous en dire davantage sur l’histoire de l’International Sports Convention (ISC) de Genève?
Nous avons organisé le premier événement ISC en 2010 à Amsterdam, sous la houlette de l’agence Sports Development Marketing que je dirige. L’entreprise est aujourd’hui basée à Lausanne. Après deux événements au Pays-Bas, nous avons signé un partenariat de six ans avec la Ville et le Canton de Genève, ainsi qu’avec le centre de congrès Palexpo. Ainsi, la convention a déjà pris place dans la ville genevoise il y a deux ans. Ce sera donc la deuxième édition consécutive en Suisse.
Pourquoi Genève, au fait?
Avec Londres, Munich et Paris, Genève est incontestablement l’une des capitales globales de l’industrie du sport. La ville se situe au coeur de la communauté sportive internationale, dont les principaux visages sont ceux des Fédérations. Mais pas que. Aussi, Genève est traversé par de de multiples flux politiques internationaux. C’est un épicentre du sport et de la coopération, tout simplement.
Pouvez-vous nous décrire la vision se trouvant à la racine de l’ISC?
Pour exprimer cette vision, j’aime me référer à notre concept des trois piliers. Il y a d’abord le business du sport qui fait référence aux échanges commerciaux et aux transferts d’expertise, puis le développement du sport qui lui connote la progression des diverses disciplines et, finalement, les objectifs de durabilité qui devraient au jour d’aujourd’hui être au coeur de toutes les stratégies des organisations sportives.
Avec 18 thèmes principaux, 150 conférenciers et plus de 2’000 participants attendus, la dimension de l’ISC ne laisse pas insensible. Pourquoi un congrès d’une telle envergure?
Je suis d’avis que le sport a besoin de sortir de sa bulle, ce qui m’est avis représente bien souvent son plus grand tord. Contrairement à un séminaire traitant d’un thème spécifique à l’audience particulièrement homogène, l’ISC brise l’entre-soi et encourage le partage de pratiques et d’idées. En soi, la conférence représente une plateforme de compétences et de networking multiple, proposant un contenu à la fois divers et consistant.
Restons sur la dimension XXL de l’ISC. Quel est l’investissement en temps nécessaire pour mettre sur pied un tel événement?
Comme la périodicité de l’événement le suppose, notre cycle opérationnel dure deux ans. Le travail organisationnel, qui est abattu par mon équipe de vingts personnes, se concentre principalement sur le maintien et l’amélioration des standards de qualité, l’attraction de conférenciers de très haut niveau ainsi que l’actualisation du concept et du format. L’industrie du sport étant profonde mais relativement étroite, nous nous devons d’offrir à chaque fois quelque chose de frais, de novateur. Pour ce qui est des besoins opérationnels, nous pourrons compter sur une quarantaine de bénévoles la semaine de l’événement.
Il est vrai que la liste des conférenciers se veut attractive, comprenant plusieurs représentants d’organisations de premier plan comme le CIO, la NBA ou encore la Formule 1. Comment vous y prenez-vous pour les attirer?
Pour un large pourcentage d’entre eux, je les connais personnellement. Il m’est donc au moins aisé d’établir la communication. Mais bien entendu, le processus du premier contact à la confirmation définitive est plutôt long. Cela demande de la patience, une forme active de patience. Le tout est de maintenir le suivi sans toutefois tomber dans l’harcèlement ou l’agressivité. Mon approche est basée sur ce fragile équilibre. Bien entendu, les conférenciers sont sollicités une fois le contenu des conférences défini. Il faut se garder de tomber dans un cercle stagnant de type « groupe d’amis ». La satisfaction de l’audience reste notre priorité.
En parlant d’actualisation, quel est le thème de l’édition 2018 s’il y en a un?
L’innovation est un sujet très important aujourd’hui. La vitesse à laquelle les écosystèmes de communication évoluent est telle que tous les secteurs, y compris ceux qui sont traditionnellement les plus austères, se transforment petit en petit en industries créatives, où le contenu digital règne en maître. On peut aller jusqu’à parler de disruption digitale. C’est une perspective récurrente au sein des conférences proposées.
Concrètement, sur quel plan vous êtes-vous amélioré en comparaison à la dernière édition?
Cette année, les possibilités de networking sont décuplées grâce à la conception d’une application mobile qui permettra aux participants de se contacter directement par son biais. En fait, ils peuvent rentrer en contact plusieurs semaines avant l’événement, ce qui est intéressant pour fixer des rendez-vous à l’avance et ainsi optimiser son temps. Sinon, bien entendu, on a la conviction d’avoir un contenu plus large et plus pertinent, principalement du fait de la présence de speakers de haut-vol.
Pour finir, avez-vous pensé à évaluer l’impact économique de votre événement au sein de la région genevoise?
De manière direct et indirect, nous situons l’impact entre 4 et 5 millions de francs suisse selon la méthode de mesure. Nous avons pris en compte les dépenses de participation des délégués, mais aussi les plus-values qui vont être enregistrées par l’industrie hôtelière ainsi que celles des différents fournisseurs de l’événement, notamment pour ce qui a trait au catering. On peut conclure en disant que l’ISC est un événement particulièrement holistique, tant sur le plan du contenu que des retombés potentielles.
